lundi 2 novembre 2009

NOUVEAU BLOG !!!

J'entend déjà les mauvaises langues...
"Un nouveau blog? Pourquoi donc? Il ferait mieux de s'occuper un peu plus de celui-ci..."
C'est pas faux. Et pourtant, ce nouveau blog, comme l'indique son intitulé, sera un peu le miroir de celui-ci.
Sa raison d'être est de fournir un support d'écoute un peu plus exhaustif à des disques qui seront présentés ici et, mieux, de me permettre de vous faire découvrir quelques trucs énormes que vous ne trouverez pas en téléchargement ou en écoute ailleurs... C'est pas bioutifoul, ça? Et pour inaugurer le p'tit dernier, je vous propose rien moins que le dernier...Monkey3, intégralement composé de reprises (Archive, Kiss, Pink Floyd, Led Zeppelin, Deep Purple, Ennio Morricone).
Merci qui? (le premier qui répond "Mamie Nova"...)

des oreilles dans les yeux

samedi 17 octobre 2009

Om Mani - Apology (2009)

















A l'inverse du jeune garçon de la pochette, je ne me retiendrai pas de formuler tout le bien que je pense de cet "Apology", premier album autoproduit du quatuor Lillois Om Mani, dont le nom désigne le mantra bouddhiste de La Grande Compassion... Et bouddha sait que justement je compatis d'avance à la claque que vous allez prendre, je l'espère, comme votre serviteur avant vous.
Dans la lignée de groupes français comme Hacride (dont ils assurèrent la première partie), Gojira ou Eryn Non Dae, Om Mani a été biberonné au Meshuggah dès son plus jeune âge, mais affirme dès ce premier long format une véritable personnalité. Héritant des suèdois la science des polyrythmies, riffs syncopés et murs de guitares, ils s'en distinguent d'entrée par une dualité propre, stigmatisée par un chant versatile, capable de growls gutturaux comme d'arabesques mélodiques évanescentes ou d'harmonies chorales quasi-mystiques qui ne sont pas sans rappeler celles de Maynard James Keenan (Tool, A Perfect Circle)... le tout au sein d'un même morceau, un peu comme ce que faisait Meathook Seed sur leur B.I.B.L.E. (avec un chanteur français, d'ailleurs) 10 ans plus tôt.
A l'image du chant, presque schizophrène, la musique souffle le chaud et le froid, tour à tour groovy ("The Call"), primalement brutale et mélodique ("Bad Seed"), portée par une section rythmique infaillible sur laquelles se greffent des guitares écrasantes, reptiliennes ou boostées ("Eternal Sleep"), chants rituels ou gutturaux ("Apology", "Burnout"), samples de films et ambiances sombres et tribales (le très Neurosien "No Prayer...").
Complexe et riche, cet album ne s'imprimera sans doute pas immédiatement dans votre mémoire, mais quelque chose me dit que ces 55 minutes vous paraîtront passer si vite que votre index sera tenté de cliquer sur "play" sitôt le silence revenu.

Deux petites choses encore, et non des moindres:
.La présence de Samuel Bourreau (chanteur de Hacride) sur le titre "The Call"
.Le groupe met à disposition ce superbe album en téléchargement gratuit, vous laissant le soin de l'encourager financièrement si vous le souhaitez, et je crois que je le ferai très très rapidement...

Moralité: ça serait dommage de ne pas essayer...

site officiel et myspace de Om Mani
l'album en téléchargement légal et gratuit

Si vous avez aimé, essayez aussi:
.les influences perceptibles: Meshuggah, Tool
.les "cousins français": Hacride, Gojira, Eryn Non Dae
... et pourquoi pas l'album de Meathook Seed "Basic Instructions Before Leaving Earth" (B.I.B.L.E.), groupe fondé par Mitch Harris (Napalm Death) et deux membres de Obituary remplacés sur ce LP par Shane Embury (Napalm Death) et Christophe Lamouret, chanteur des néo-métalleux français de Out (titres inédits à écouter ici)

vendredi 16 octobre 2009

Aqua Nebula Oscillator - Under the Moon of... (2008)


















Du fond de sa crypte, le quatuor franco-belge-québécois Aqua Nebula Oscillator sort son deuxième album en un an, après un premier essai éponyme évoquant tant le space-rock de Hawkwind que les expérimentations électroniques de Silver Apples.
Egalement nourris aux Stooges, Seeds, Floyd ou Pink Fairies, les musiciens d'ANO perpétuent un psychédélisme sombre à l'américaine, assumant un certain penchant (un penchant certain?) pour l'occultisme.
Le magma de fuzz bourdonnante porte les sombres litanies de David Os et se déchire aux feulements de la belge Shazzula, entrecoupé ou mêlé d'orgue, sitar, oscillations électroniques ou percussions vaudou-tribales qui fleurent bon le psychédélisme d'antan, bien conservé au fond de la cave, justement.

myspace Aqua Nebula Oscillator

regarder le clip Get Higher, basé sur la ligne de basse du "Set the controls for the heart of the Sun" de Pink Floyd

A écouter aussi si vous avez aimé:

.Juantrip, producteur de l'album, batteur du précédent, et ancien DJ de chez FCom (label de Laurent Garnier)

.la compil "Voyage : Facing the History of French Modern Psychedelia" du label Pan European Recording

U.S. Christmas - Eat the Low Dogs (2008)


















Signé sur Neurot Recordings, U.S. Christmas (en hommage à Peckinpah), USX pour les intimes, partage avec ses compères de label un goût certain pour le psychédélisme dark et l'expression crue des émotions, mais les ressemblances s'arrêtent là.
Au long de neuf pistes majoritairement mid-tempo, les six musiciens tissent des ambiances tour à tour vaporeuses et claustrophobes, crépusculaires et poussiéreuses comme les grandes étendues de Caroline du Nord dont ils sont originaires. Il y a du Neil Young dans ce rock du désert, dans ces paysages sonores évoquant le Dead Man de Jim Jarmush, mais aussi une fièvre, une violence, un désespoir peu communs, suintant par tous les instruments.
Les amplis à lampes confèrent aux guitares un grain incroyable dans les moments les plus épurés comme dans les plus fougueux, lorsque la tension ne devient pas libération mais aliénation. Nombre d'effets psychédéliques ou shoegaze (réverbs, delays...) se superposent en strates hypnotiques et fascinantes et donnent au désert l'aspect d'une planète inconnue, impression renforcée par l'utilisation d'un theremin apportant au tout un côté spatial et impalpable. [On est encore dans le "thema"...]
Et puis il y a le chant de Nate Hall, entre spoken-word et harangue véhémente, à fleur de peau, qui déverse douleur, tristesse, frustration et colère du fond de sa solitude, avec tellement d'impudeur que c'en est presque obscène.
Un album cathartique et vénéneux à la fois.
Vice et râle.


myspace U.S. Christmas

écouter U.S. Christmas

Farflung - A Wound in Eternity (2008)


















De retour après deux mois d'absence (non, non, je n'étais pas dans l'espace, juste un peu tête-en-l'air...) je vais vous parler aujourd'hui du disque qui a provoqué mon envie de faire un ptit "thema space-rock": A Wound in Eternity, du sextet angelino Farflung.
Sixième album du groupe, ce dernier bénéficie d'un son remarquable, à la fois aéré et fourmillant de détails; une galaxie sonore, en quelque sorte, que l'on traverse à bord d'un space-mountain halluciné.
La musique de Farflung doit autant aux "Grands Anciens" garage et space (Hawkwind, bien sûr, mais aussi MC5, Stooges...) qu'à des formations plus stoner-rock comme Fu-Manchu. Les premières secondes de l'album, overdrive dans le rouge, évoquent immédiatement les meilleures heures de Monster Magnet, avant que les synthés en boucles hypnotiques ne nous entraînent dans un univers psychédélique pas très éloigné des dernières productions d'Ozric Tentacles. "The Call" rappelera quant à lui Karma To Burn par ses riffs et Monkey3 par son break en apesanteur. Après deux morceaux "hi-octane", le groupe calme le jeu avec "Eternal Sleep"; le chant se fait psalmodique, la musique acoustique, le temps d'un mantra conduisant à une douce transe chamanique, dans laquelle on replonge avec délice sur "Stella Volo", avant que l'atmosphère ne se fasse plus dense, quasi opiacée quoique traversée ça et là par des notes de guitare semblables à des étoiles filantes, rares et lumineuses ("IX"), contrastant avec un chant grave et inquiétant.
Je ne vous décrirai pas les autres morceaux un par un pour vous laisser le plaisir de la découverte, mais attendez vous à croiser plus tard les fantômes de Pink Floyd et Jane's Addiction (le moog, "Precognition" qui rappelle "The Nile Song" mais aussi Killing Joke dans le chant, le bien nommé "Silver Shrooms").
Port du casque obligatoire pour profiter pleinement de cette musique hautement hallucinogène!


Myspace Farflung

le clip délirant de "Endless Drifting Wreck", pour voir les zozos en action...

Le chef vous recommande aussi:
.Farflung:
"9 Pin Body" (2002), dans la même lignée que ce "A wound..."
"When science fails" (2002), beaucoup plus atmosphérique, lent et hypnotique, plus kraut, quoi...
.35007
.Hawkwind
.Karma To Burn
.Comets On Fire
.Monster Magnet, à écouter ou télécharger légalement
.Ozric Tentacles, écoute sur Deezer

mercredi 15 juillet 2009

Comets On Fire - Blue Cathedral (2004)


















Originaire de Santa Cruz (Californie), Comets On Fire signe en 2004 son troisième album et premier pour Sub Pop, label bien connu pour avoir été le premier à accueillir un obscur petit groupe nommé Nirvana. Si le combo évolue dans un registre plus garage que ces derniers, il partage quelques influences avec son compère de label Mudhoney, en particulier MC5 et son rock hautement vitaminé.
"The bee and the cracking egg" démarre sur les chapeaux de roue, façon Detroit Rock City, fuzz et wha à tous les étages, noyés dans un magma d'effets à la Hawkwind, tout comme le chant miaulant, feulant, évoquant un Robert Plant qui aurait mis les doigts dans la prise. Sur les titres suivants, on songera également à Pink Floyd ("Wild Whiskey" et ses atmosphères entre "Meddle" et "Dark Side of the Moon) ou Neil Young.
Le groupe connaît ses classiques et fusionne à haute température quarante années de musique électrique, que ce soit sous la forme d'un rock fiévreux où les riffs glissent et crissent, ou sur des tempi plus posés, bluesy, presque jazz parfois, lorsque piano, orgue et sax prennent le relais à défaut de participer au barouf général.
Je vous l'accorde, on n'est pas tout à fait dans le space rock, mais ces comètes valent bien la peine de lever l'oreille...
... et de faire un voeu.

site et myspace de Comets on Fire
écouter sur You Scrobble

Si vous avez aimé, essayez aussi:
Hawkwind, Mudhoney, MC5, Led Zeppelin, Pink Floyd, Neil Young...

Hawkwind - Space Ritual (1973)

















Il me semble impossible de commencer un Théma "Space Rock" sans vous parler des fondateurs du genre, Hawkwind, dont certains d'entre vous auront peut-être entendu parler comme étant "l' ancien groupe de Lemmy Kilmister, tu-sais-le-chanteur-de-Motörhead-oui-celui-avec-le-poireau-et-la-bouteille-de-Jack-Daniel's-rock'n roll, quoi...". En fait, celui-ci n'intégra le groupe que de 1972 à 1975, date à laquelle il fut arrêté à la frontière canadienne pour possession d'amphétamines. Une dernière anecdote? "Motörhead" est aussi le titre du dernier morceau qu'il composa pour Hawkwind. Stupéfiant, non?...
Avant d'être le bébé de Lemmy (basse, chant), Hawkwind est d'abord celui de Dave Brock (guitare, chant), seul membre originel, aux commandes du vaisseau depuis près de 40 ans. Sur l'album qui nous intéresse ici, le collectif anglais réunit le poète Robert Calvert, Del Dettmar (synthé, sons), Dikmik (bruitages électroniques, oscillo surnommé "Audio Generator"), Simon King (batterie), Nick Turner (flute, sax, chant) et enfin Liquid Len and the Lensmen (lumières) et la danseuse Stacia pour les shows. Car ce "Space Ritual" est en fait un album live, issu de concerts donnés à Londres et Liverpool en décembre 1972. Deux concerts, ou plutôt deux célébrations auréolées d'un mysticisme celte, conjuguant musique, lumières et danse, les yeux et l'esprit perdus dans les étoiles.
Dès les premières secondes, "Earth Calling" vous libère de la pesanteur avant que "Born to Go" ne vous emmène à bord d'un chopper cosmique à la découverte de l'inconnu, propulsée par le jeu de basse groovy et hypnotique -déjà typé, donc- de Lemmy. Toutefois, si ce rock racé et cadencé ne manque d'évoquer celui d' Easy Rider, il se distingue nettement des univers beat et hippie par ses aspirations spatiales et un côté obscur plus proche de Black Sabbath que de Steppenwolf.
Les morceaux, dépassant souvent les huit minutes, vous emmènent aux côtés de ces guerriers célestes en plein infini, portés par des vents stellaires faits de strates de distos, wha, réverb, oscillations et effets au psychédélisme floydien, croisant çà et là une flûte ou un sax, étranges comètes aux résonnances tour à tour mélodiques ou crissantes, avant que la course ne se fige à l'approche d'une planète tandis que la voix de Calvert s'élève sur des ambiances glacées pour déclamer une poésie d'outre-espace... pour mieux repartir à l'assaut du cosmos ensuite.
Si vous avez raté la navette de 1973, il n'est pas trop tard.

écouter l'album sur Deezer
infos et discographie sur ProgArchives
regarder un live de "Silver Machine" (le hit malheureusement absent de "Space Ritual")
Hawkwind à Stonehenge, en 1984: part. 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6