lundi 3 novembre 2008

Genghis Tron - Dead Mountain Mouth (2006) + Board Up The house (2008)











En mal de sensations?
Je crois avoir ce qu'il te faut, ami lecteur.
Formé en 2004 par 3 potes aux influences musicales allant de Botch et Converge à Skinny Puppy, Genghis Tron annonce par son patronyme de quoi il est ici question. De conquête, de rage et de la fureur. Voilà pour le Genghis. Quant à Tron, faites appel à vos souvenirs d'enfant; l'humain absorbé par la machine, devenu simple pion de sa propre création, dans des images devenues un rien kitsch aujourd'hui. Il y a tout ça dans ce groupe. Et plus encore.
Le trio (2 claviers, 1 guitare = 3 programmeurs...oh? pas de batterie...) délivre au cours de ces 2 opus un electro grind-core tétanisant, alternant passages de furie pure et plages electro glaciales. Comme la bande-son idéale d'un John Carpenter du XXIème siècle, synthétique, à la fois rétro et futuriste, mais suggérant dans la tension de ses passages les plus ambiant des explosions de chaos diablement jouissives.
Un son inédit qui augure de beaux jours pour les musiques extrêmes.
myspace Genghis Tron
site Genghis Tron

The Beyond - Crawl (1991) + Chasm (1993)











Des oubliés...
Deux choses m'ont attirées chez ce groupe. D'abord, ce fut la pochette de Chasm, dans ces tons sépia, et une chronique dans un magazine de metal que je lisais à l'époque, au lycée. Ensuite, quelques années plus tard, une interview de Therapy?, dans laquelle les musiciens (et notamment leur batteur de l'époque, le monstrueux Fyfe Ewing) qui voyaient en ce groupe une influence majeure. Et force est de reconnaître qu'en effet, la filiation prise parfois la consanguinité. Attention, hein, il est hors de question pour moi de dire du mal du groupe au "?", leur "Troublegum" traînant pas loin d'un certain "Nevermind" de vous-savez-qui dans ma discothèque (sinon, comment êtes-vous arrivés ici???).
Batterie épileptique, moins claquante et plus souple, jazzy parfois. Même sens du riff abrasif ou dissonant et de la compo qui tue, mais plus de nuances, dans le toucher entre autres. La basse est plus groovy que tendue, le chant moins véhément que lyrique, entre (j'ai cherché longtemps, mais faute de mieux:) Pearl Jam et Tool.
Sur le second opus, d'ailleurs, on remarque un certain rapprochement avec ces derniers. La musique se fait moins jazzy, plus progressive. On pense parfois à Porcupine Tree en écoutant cette pop-rock-prog, moins sèche que par le passé.
Pour faire court, voici deux albums méconnus et selon moi dignes d'écoute.
Sûr qu'on aurait adoré quand on était ados, non?
Une dernière anecdote, pour la route: le batteur de The Beyond, Neil Cooper, joue depuis 2002 dans...Therapy?, étonnant, non?
myspace The Beyond
un ptit YouTube, si vous doutiez de moi

Callisto - Noir (2006)














Après un premier album dans la lignée de Cult Of Luna, les finnois de Callisto affichent avec ce second opus des ambitions allant au-delà d'un post-hardcore classique, prenant parfois des détours aériens (ou aquatiques) évoquant Isis.
Ce "Noir" se pare pourtant d'autres teintes et est loin d'être aussi uniforme que les ténèbres qui entourent ceux qui traversent l'écorce terrestre. Il garde en effet une puissance tellurique et élémentale propre au courant post-core, mais ce tunnel conduit à une mine, d'idées et d'émotions.
Glissant tour à tour sur un velours jazzy ("Wormwood"), des sphères aériennes, traversant les strates en profondeur avant de s'élever dans des hauteurs noise , puis après une une courte transition, s'élevant à nouveau dans des développements progressifs, cette musique est cinématographique. Emotionnelle et belle, aussi.
A écouter dans le noir, justement.
Les yeux fermés.
Callisto

Senser - Asylum (1998)


Formé à la fin des années 1980, Senser fut aux côtés de Rage Against The Machine et Urban Dance Squad l'un des acteurs majeurs du courant fusion-crossover de la décennie suivante.
Avec "Stacked Up", 1er album sorti en 1994, et deux singles imparables ("Eject" et "Age of panic"), le groupe présentait un mélange inédit, intégrant à une base rap-metal des éléments techno ou ambiant de la nouvelle scène electro anglaise (Prodigy, Death in Vegas...).
En 1995, après avoir tourné avec les Red Hot Chili Peppers, Skunk Anansie, et écumé de nombreux festivals, le groupe se scinde en deux. Heitam, le chanteur, entraîne avec lui le batteur et le programmeur dans Lodestar, qui conservera de son aîné le flow rap, les guitares metal, et des éléments électronique plus concis.
Autour de la chanteuse et flûtiste Kerstin et épaulé d'un nouveau batteur, le reste du groupe entame un processus de composition qui sera interrompu par la grossesse de la dame. Une longue gestation pour l'album qui, en référence à l'heureux évènement, portera le nom d' "Asylum". A double sens, même. Car le groupe fait ici peau neuve, et l'on pourrait voir en cet "asile" protecteur la chrysalide de laquelle émerge le papillon.
Dès les premières envolées, la dynamique Senser est là; rythmes jungle et riffs acérés. Pourtant elle a pris de nouvelles couleurs, grâce à une utilisation décomplexée de l'électronique, mais surtout grâce à ce chant exclusivement féminin, cette voix tour à tour sucrée ou rageuse, cajôleuse ou hystérique. La musique est versatile, tantôt reptilienne ("Desensitized"), épileptique (le bien nommé "Adrenalin") ou vaporeuse et lascive ("Lizard"), et ce avec une fluidité remarquable jusqu'au final.
Certains préfèrent le Senser d'origine, revenu en 2004 avec l'album SCHEMatic.
Pas moi.
site Senser
myspace Senser
single inédit "End of the world show" (téléchargement légal)

Keziah Jones - Nigerian Wood (2008)


















Spéciale dédicace pour mes amis Alex et Gwen, mes drôles d'oiseaux qui ont migré au sud, leur matou Moka et leur petite colombe arrivée il y a un an. Avec un petit peu de retard, je te souhaite un joyeux anniversaire Léa Marie.
Un nouveau Keziah Jones, c'est toujours un plaisir attendu, et renouvelé. Comme un bon café, dont l'arôme vous parvient doucement et vous grise avant même de porter la tasse à la bouche. Qui vous emporte, ensuite, et vous emmène au bout du monde. Fort et racé.
Ce Nigerian Wood fait feu de tout bois. Moins velouté que le précédent, plus serré, “kpafukaïsant” pourrait-on dire.
A noter, une version 2cd, pour ceux qui l'auraient manquée (sorry Alex :). A déguster seul, ou entre amis.
Entre amis dès que possible.
myspace Keziah Jones
écoute sur deezer