mercredi 15 juillet 2009

Comets On Fire - Blue Cathedral (2004)


















Originaire de Santa Cruz (Californie), Comets On Fire signe en 2004 son troisième album et premier pour Sub Pop, label bien connu pour avoir été le premier à accueillir un obscur petit groupe nommé Nirvana. Si le combo évolue dans un registre plus garage que ces derniers, il partage quelques influences avec son compère de label Mudhoney, en particulier MC5 et son rock hautement vitaminé.
"The bee and the cracking egg" démarre sur les chapeaux de roue, façon Detroit Rock City, fuzz et wha à tous les étages, noyés dans un magma d'effets à la Hawkwind, tout comme le chant miaulant, feulant, évoquant un Robert Plant qui aurait mis les doigts dans la prise. Sur les titres suivants, on songera également à Pink Floyd ("Wild Whiskey" et ses atmosphères entre "Meddle" et "Dark Side of the Moon) ou Neil Young.
Le groupe connaît ses classiques et fusionne à haute température quarante années de musique électrique, que ce soit sous la forme d'un rock fiévreux où les riffs glissent et crissent, ou sur des tempi plus posés, bluesy, presque jazz parfois, lorsque piano, orgue et sax prennent le relais à défaut de participer au barouf général.
Je vous l'accorde, on n'est pas tout à fait dans le space rock, mais ces comètes valent bien la peine de lever l'oreille...
... et de faire un voeu.

site et myspace de Comets on Fire
écouter sur You Scrobble

Si vous avez aimé, essayez aussi:
Hawkwind, Mudhoney, MC5, Led Zeppelin, Pink Floyd, Neil Young...

Hawkwind - Space Ritual (1973)

















Il me semble impossible de commencer un Théma "Space Rock" sans vous parler des fondateurs du genre, Hawkwind, dont certains d'entre vous auront peut-être entendu parler comme étant "l' ancien groupe de Lemmy Kilmister, tu-sais-le-chanteur-de-Motörhead-oui-celui-avec-le-poireau-et-la-bouteille-de-Jack-Daniel's-rock'n roll, quoi...". En fait, celui-ci n'intégra le groupe que de 1972 à 1975, date à laquelle il fut arrêté à la frontière canadienne pour possession d'amphétamines. Une dernière anecdote? "Motörhead" est aussi le titre du dernier morceau qu'il composa pour Hawkwind. Stupéfiant, non?...
Avant d'être le bébé de Lemmy (basse, chant), Hawkwind est d'abord celui de Dave Brock (guitare, chant), seul membre originel, aux commandes du vaisseau depuis près de 40 ans. Sur l'album qui nous intéresse ici, le collectif anglais réunit le poète Robert Calvert, Del Dettmar (synthé, sons), Dikmik (bruitages électroniques, oscillo surnommé "Audio Generator"), Simon King (batterie), Nick Turner (flute, sax, chant) et enfin Liquid Len and the Lensmen (lumières) et la danseuse Stacia pour les shows. Car ce "Space Ritual" est en fait un album live, issu de concerts donnés à Londres et Liverpool en décembre 1972. Deux concerts, ou plutôt deux célébrations auréolées d'un mysticisme celte, conjuguant musique, lumières et danse, les yeux et l'esprit perdus dans les étoiles.
Dès les premières secondes, "Earth Calling" vous libère de la pesanteur avant que "Born to Go" ne vous emmène à bord d'un chopper cosmique à la découverte de l'inconnu, propulsée par le jeu de basse groovy et hypnotique -déjà typé, donc- de Lemmy. Toutefois, si ce rock racé et cadencé ne manque d'évoquer celui d' Easy Rider, il se distingue nettement des univers beat et hippie par ses aspirations spatiales et un côté obscur plus proche de Black Sabbath que de Steppenwolf.
Les morceaux, dépassant souvent les huit minutes, vous emmènent aux côtés de ces guerriers célestes en plein infini, portés par des vents stellaires faits de strates de distos, wha, réverb, oscillations et effets au psychédélisme floydien, croisant çà et là une flûte ou un sax, étranges comètes aux résonnances tour à tour mélodiques ou crissantes, avant que la course ne se fige à l'approche d'une planète tandis que la voix de Calvert s'élève sur des ambiances glacées pour déclamer une poésie d'outre-espace... pour mieux repartir à l'assaut du cosmos ensuite.
Si vous avez raté la navette de 1973, il n'est pas trop tard.

écouter l'album sur Deezer
infos et discographie sur ProgArchives
regarder un live de "Silver Machine" (le hit malheureusement absent de "Space Ritual")
Hawkwind à Stonehenge, en 1984: part. 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6

Petit lexique... et quelques références pour la suite

Un petit lexique avant d'aborder notre Théma "Space-rock"...
Ok, je n'ai pas cherché loin, mais bien que récupérées sur Wikipédia, les définitions suivantes vous donneront une petite idée de ce dont il s'agit. Et si vous voulez des infos plus précises, c'est comme pour le reste: cherchez, creusez, confrontez... et écoutez!
Pour les plus paresseux (mais anglophones) il y a aussi les sites de StonerRock et ProgArchives, dont vous trouverez les liens sur ce blog (dans la colonne de droite, regardez...).
Quelques "définitions", donc:
.Space Rock
.Kraut Rock
.Garage Rock
.Stoner Rock
.Rock Psychédélique
.Rock Progressif

Pas mal de références risquant de revenir, je vous met les liens pour quelques groupes "fondamentaux" pour la suite:
.Hawkwind
.MC5
.The Stooges
.Silver Apples
.The Pink Fairies
.Pink Floyd
.Neil Young
.Ash Ra Tempel
.Monstermagnet
A suivre...

samedi 11 juillet 2009

35007 - Discographie complète




































Formé aux Pays-Bas à la fin des années 80, 35007 (prononcer "LOOSE" en langage mathématique) est également le titre d'un morceau de Monkey3, l'un des combos suisses préférés de votre serviteur. L'écoute de leurs trois derniers opus devrait d'ailleurs dissiper tout soupçon de coïncidence ou de hasard dans l'affaire.

Sur leur premier album, "Especially for You" (1994), le groupe délivre un rock stoner pas si éloigné de celui de Kyuss: riffs fuzz et bluesy, rythmes groovy... Mais la composition, même du groupe, incluant un clavier (moog), un video jockey et un ingé son, apporte déjà aux néerlandais une personnalité bien à part. Le chant en retrait, tantôt rageur ou mélodique, laisse les samples et effets sonores emmener la musique aux confins du désert pour un trip plus... cosmique.

Second album, "Into the void we travelled" (1997) marque le début du jeu de chaises musicales par un changement de batteur. S'il comporte aussi quelques titres pêchus (le frontal "Big Bore"), et son lot de riffs hypnotiques évoquant parfois Karma To Burn ou -pourquoi pas?- Tool ("Soul Machine"), l'album comporte davantage de respirations et confirme la tendance vers un trip plus "spacy".

En 2001, le EP "Sea Of Tranquility" marque le départ du chanteur. La musique prend son essor, se fait à la fois plus ample et plus aérienne, posant avec brio les bases de la nouvelle orientation instrumentale du groupe. Un terreau fertile qui verra naître les plus belles réussites du groupe, et sans doute aussi celles de Monkey 3 par la suite...

Un an plus tard, sort Liquid, incontestablement mon préféré. Sous-titré "Original Sound Track Recording - Music conceived and transmitted by 35007", l'album se présente comme la bande originale d'un film imaginaire. Composé de 4 morceaux aux titres évocateurs ("Tsunami", "Crystalline", "Evaporate" et "Voyage automatique"), le disque s'ouvre et se ferme en boucle par des sons électroniques, des samples aquatiques et deux morceaux fleuves de 11 et 13 minutes. Entre les deux, la musique vous emporte en mer inconnue. Profonde et émotionnelle, elle suggère tant l'immensité à perte de vue de l'océan dans ses moments les plus apaisés, que la puissance des vagues et du courant dans ses riffs amples et élémentaux. Un trip total, à condition de s'y plonger en totale immersion.

Phase V (2005) marque l'arrivée d'un nouveau guitariste officiant auparavant chez leurs compatriotes de Beaver. Si ce nom vous évoque quelque chose, c'est peut être parce que ceux-ci partagèrent en 1998 un split avec les américains de Queens Of The Stone Age. Plus mélodique, doté d'un son plus précis et plus lourd, ce cinquième album relève le défi de succéder à son illustre prédécesseur tout en se renouvelant. L'odyssée musicale se poursuit, davantage cosmique qu'aquatique, mais tout aussi hypnotique et psychédélique.
A vous de découvrir la suite...

Myspace et site de 35007
écouter des morceaux sur Deezer ou Myspace music
écouter la discographie sur You Scrobble
regarder le clip Tsunami

Si vous avez aimé, essayez aussi:
.Monkey 3 - écouter le morceau 35007 de Monkey 3
.Farflung (chronique à venir)