vendredi 8 mai 2009

Mastodon - Crack The Skye (2009)


















Tout comme Kylesa ou Baroness (dont vous trouverez aussi des chroniques en ces pages), Mastodon est originaire de Géorgie (USA, Atlanta cette fois); de là à qualifier cet état de nouvelle Mecque du heavy progressif, il n'y a qu'un pas, que nous franchirons avec le sourire (et l'écume) au lèvres.
Quatrième album pour le Mastodon, qui signe ici son album le plus mélodique... au grand dam des petits hommes qui suivent ses traces depuis sa préhistoire. Pourtant, au vu de l'évolution de la bête, rien d'étonnant sur ce point. Cependant, là où le précédent opus ("Blood Mountain") s'avèrait plus expérimental et parfois peu digeste, ce "Crack the Skye" témoigne d'une maîtrise formelle incontestable.
Que les fans de l'âge de pierre se rassurent, Mastodon reste immédiatement identifiable à ses compos épiques combinant riffs velus, arpèges tortueux, soli de guitare créatifs et harmonisés, lignes de basse superbes et versatilité rythmique magnifiée par un batteur tentaculaire, sans doute un peu moins démonstratif que par le passé. La raison en est sans doute que cet album a pour Brann Dailor, reponsable des fûts, une valeur toute personnelle et affective, son titre faisant directement référence à sa soeur Skye décédée à l'âge de 12 ans. Il y met plus de coeur, de voix, et... un peu moins de bras (sept au lieu de huit?), laissant davantage de place aux guitares qui se taillent ici la part du lion.
Débarassé de growls (excepté sur le titre éponyme, où Scott Kelly de Neurosis vient poser les siens), le groupe atteint ici une cohérence émotionnelle inédite, jouant à l'unisson, chacun débordant de feeling au service d'une oeuvre inspirée tant dans la composition et l'exécution, que dans les transitions et la dynamique, magnifiquement servies par une production à la fois chaude, ample, et parfaitement définie. Plus rock, moins metal? Peu importe, tant la musique rend ici un hommage vibrant aux 70's, en atteste le superbe "The Czar" et ses riffs et soli zeppelinesques ou thin-lizzyiens, son chant nasal rappelant celui d'Ozzy (Black Sabbath) avant un final mélodique et progressif rappelant les premiers Genesis... l'un des deux morceaux excédant les dix minutes symboliques, avec le monstrueux "Last Baron" qui clôt l'album. Ajoutez aux influences précitées (ainsi qu'Iron Maiden et les Melvins) un mellotron, un farfisa, une pincée d'effets sonores saupoudrés ici ou là mais aussi, plus surprenant, un banjo, un vocoder ou des choeurs à la Queens Of The Stone Age et vous aurez une petite idée de la richesse de cet album savoureux de bout en bout.
Homo sapiens, préparez vous à festoyer.

myspace et site du groupe
site multimedia de l'album
autre chronique et écoute de l'album

Mastodon, cité à l'Assemblée Nationale par PatrickRoy (le député, pas le présentateur TV): partie 1, partie 2

samedi 2 mai 2009

Kylesa - Static Tensions (2009)


















Originaire de Savannah (Géorgie, USA), tout comme Baroness, Kylesa partage avec ces derniers un certain amour des musiques heavy, psychédéliques et progressives. Notons également que c'est John Baizley, chanteur de Baroness, qui signe le superbe artwork de ce quatrième album. Voilà pour les similitudes.
Dès les premières secondes du redoutable "Scapegoat", la musique de Kylesa affirme une rage qui les distingue de ses compatriotes. Deux batteries, clairement latéralisées dans le mix, lancent l'album sur les chapeaux de roue avant que des guitares tranchantes et touffues ne boostent le tout, entre crust et stoner avec une énergie toute punk. Le chant, au bord de la rupture, est lui aussi punk, rappelant presque celui d'un Jaz Coleman (Killing joke) éructant comme si sa vie en dépendait.
Aidé par la production remarquable de son chanteur Philip Cope, le combo aligne dix compositions riches et progressives (dépassant pourtant rarement les cinq minutes) avec un sens de la dynamique jamais pris en faute, alternant charges punk-hardcore, lourdeur stoner-doom et passages plus atmosphériques sur lesquels le chant de Laura Pleasants, lancinant ou mélodique fait merveille. Les guitares, quand elles ne s'écrasent pas en secousses telluriques, tissent de véritables canevas sonores sur lesquels elles brodent des mélodies opiacées ("Unknown awareness"), parfois orientalisantes ("Running red" dont l'ambiance évoque un vieux Floyd, "To walk alone"), aidées en cela par de nombreux effets, des percussions, ici des samples, là un piano, ou encore ces deux batteries dont l'intérêt apparaît plus nettement que sur le précédent opus ("Said and done" où elles entrent en duel).
Excellente surprise que cet album... tout sauf statique.

myspace Kylesa

quelques vidéos et morceaux à télécharger sur le site Kylesa

Si vous avez aimé cet album, essayez aussi:
.Baroness - The Red Album (voir chronique sur ce blog)
.Taint - The Ruin of Nova Roma
.Mastodon (le dernier... chronique à venir)