vendredi 6 février 2009

Extra Life - Secular Works (2008)


















Voici un peu plus de deux mois que j'ai découvert cet album, et je dois avouer qu'il a autant tourné dans ma platine que ma plume dans l'encrier avant d'entamer ces lignes... Pourtant la claque a été immédiate, dès le premier morceau qui vint égayer une journée de découvertes musicales plutôt fades.
"Blackmail Blues" ouvre en effet l'album par un morceau math-rock définitif, dont la rythmique hypnotique glisse doucement vers la structure d'un raga indien sur la seconde partie où batterie et voix psalmodient à l'unisson leurs (doubles?) croches enivrantes alors que la basse, claquante, vous flagelle.
Pourtant déjà, le groupe affirme une personnalité et une sensibilité radicalement différentes d'un math-rock classique que les morceaux suivants laisseront s'exprimer hors de tout carcan. L'apport du violon et du sax ténor enrichissent la dynamique, proche de celle des hongrois de Masfel, mais c'est surtout le chant de Charlie Looker qui confère à la musique du quintet new-yorkais son caractère unique.
Souple et vibrante, tour à tour fervente et fragile, austère ou emphatique, elle mêle au sacré une élégance (maniérisme, diront les mauvaises langues) typique de l'indie anglais des années 80.
La musique est elle aussi versatile, alternant épure et chaos, concassages rythmiques, ambiances recueillies ("I'll burn") ou plus légères ("The Refrain", petite ritournelle folk aux accents médiévaux). Les instruments se relaient, parfois imperceptiblement, pour tisser tensions et libérations, et transcender l'ombre en lumière ("This Time" et son final épique).
"Secular Works", ou l'art de ramener une inspiration venant d'ailleurs au coeur de son époque...
ne vous faites pas prier pour essayer.

myspace Extra Life