lundi 2 mars 2009

Billet d'humeur electro
(bonne et mauvaise, l'humeur...)

Le voici donc enfin, le nouveau Prodigy. Nombre d'amateurs de métissages electro- hip-hop -rock l' attendaient, y compris votre serviteur, un peu déçu du précédent. Alors, quoi de neuf? Rien que du vieux. Certes, il est toujours plaisant de retrouver un vieux copain, et d'évoquer le bon vieux temps; moins lorsque le copain est en plein syndrome de Peter Pan et fait sa crise d'adolescence à l'âge de la maturité. La métaphore vaut ce qu'elle vaut, mais je crois que je ne prendrai pas de nouvelles à l'avenir...
Le premier de la classe, autoproclamé "prodige", se regarde le nombril et sombre dans l'autocomplaisance, mêlant dance, voix pitchées et sons cheap du premier album, beats et guitares plombés des deux suivants (qui firent le succès commercial et artistique du groupe), et un peu de hip-hop du dernier en date, pour un album roublard qui sent la facilité et ennuie très rapidement.
Verdict sans appel, poubelle. Fin du coup de sang.

Le but de ce blog n'étant pas de descendre les disques mais de partager ce qui me fait vibrer positivement, changeons nous les idées.


Amateurs d'electro efficace, ruez vous sur l'album de Motor, sorti en 2006. Le duo composé du français Mr.No et du New-Yorkais Bryan Black délivre sur ce "Klunk" une electro maousse costaud riche en sons acides gravement trippants et beats qui font mal pour résultat hyper-efficace et hautement addictif. Jetez une oreille à l'introductif "Black Powder" et osez me dire le contraire.
myspace Motor

Plus récent "Sweet Limbo", second album des français de Jabberwock est lui aussi une véritable tuerie, electro-rock cette fois, auquel la chanteuse Lena confère une incroyable versatilité. Son chant tour à tour véhément, ingénu, sensuel, mélodique, rageur, porte des textes dévoilant l'air de rien une vision ironique de notre époque.
L'album s'ouvre sur des morceaux electroclash ("Fake", "Faster") à faire rougir Peaches, avant de traverser des paysages plus sombres: post-punk, cold-wave ou même gothique (le chant sur "Faith", "Repeat"), voir indus, dans les ambiances ("Safe") ou le rythme ("Ignorants") après un éthéré "Illusions". Et en cadeau bonus, une reprise plutôt agressive de Chic ("Le Freak") à décoiffer les fans de funk et disco, ainsi qu'un "Chicken" plutôt surprenant. Coup de coeur.
myspace et site de Jabberwock

Avec tout ça, j'ai failli oublier d'aborder quelques autres faces de la fusion electro-rock. Je ferai d'abord honneur à d'autres compatriotes, Blackstrobe.

Ancien Zend Avesta, producteur et remixeur renommé (pour Depeche Mode ou Rammstein entre autres), Arnaud Rebotini s'entoure d'un véritable groupe et immole ses icônes avec ce bien nommé premier album "Burn your own Church" (2007). De ces cendres naît Blackstrobe, fusion idéale de riffs et émotions rock (qui filtrent bien au-delà de "I'm a man", reprise de Bo Diddley) et de sons et grooves electro ("Buzz buzz buzz"), flirtant aussi avec le post-punk ou l'indie ("Last club on Earth"), sans toutefois renier sa sensibilité ("Girl Next Door", "Lady 13"). Une réussite.
site et myspace Blackstrobe

N.B.: Rebotini a depuis sorti un album electro "tout analogique" assez sympathique, quoique moins à mon goût, à découvrir ici ou .

Les anglais de 65 Days of Static pratiquent depuis leur premier album ("The Fall of Math", 2004) une musique hybridant rythmes électroniques (con)cassés évoquant Aphex Twin ou Autechre, plages ambiantes intimistes à la Radiohead et crescendos extatiques typiquements post-rock.

site et myspace 65 Days of Static

Enfin, pour conclure sur une note plus légère et dépaysante, n'hésitez pas à essayer la compilation "Death Before Distemper vol.2: revenge of the iron ferret" (sortie sur le label DC) pour laquelle les références me manquent...

site du label DC
écouter sur Deezer

Rendez-vous en terre inconnue :)